Alors voilà, je n’ai pas pu me contenter d’un mot, mais le titre de l’exercice, « Abécédaire », m’a par contre inspiré, parce qu’il laisse place à la pluralité de ce qui m’a touché et de ce que j’ai découvert dans cette première partie du cursus de sexo-analyse. Même si je savais déjà que la sexualité était un vaste sujet, ces trois modules m’ont ouvert encore plus de perspectives que ce à quoi je m’attendais. Si la sexualité se raconte dans l’intime, elle s’habille de culture, de religion et de politique (c’est la manipulation, le besoin d’enfermer ce qui, autrement, serait dangereux pour la cohésion sociale) et se transcende (peut-être, à moins qu’elle ne s’y libère ?) à travers l’art et la spiritualité.

Bref, un alphabet n’y suffit probablement pas mais me permettra, dans les lignes qui suivent, d’aller au fil de l’eau raconter les impressions qui me traversent, développer certains mots et me contenter d’en déposer simplement d’autres (voire d’oublier certaines lettres…)

 

A - Apprentissage (puisque la sexualité n’est pas « naturelle », elle s’apprend…)

 

Il y a plusieurs modes d’apprentissage. Dans le cas de la sexualité, c’est un peu compliqué... quand bien même il y aurait eu un manuel, celui-ci aurait probablement été brûlé tant le sujet est sulfureux dans nos sociétés/civilisations monothéistes.

 

B - Baiser

Se dit d’un contact pris entre deux bouches, ou entre une bouche et une autre partie du corps (un baiser). Plus tard, le mot pourrait s’employer sans vulgarité pour décrire une bouche, une vulve, ou un anus embrassant une verge (ou une autre partie du corps...).

 

C -  Conditionnement 

Programmation lié à un contexte socio-culturel (voir A). Plus un conditionnement est vieux, plus ce qui est conditionné paraît naturel. Dans le cas de la sexualité, il devient parfois difficile de discerner l’inné de l’acquis. D’aucun rangent la sexualité liée au plaisir dans la case de l’acquis par opposition à la sexualité reproductive qui serait du domaine de l’inné (mais n’y aurait-il pas là une forme de conditionnement phylogénétique ?).

Je me demande parfois à quoi ressemblerai une sexualité dé-conditionnée ? Une sexualité où la notion de propre et de sale ne serait plus un sujet ! Ou il n’y aurait plus de « ce qui se fait et ce qui ne se fait pas » ! La question de la limite somme toute... mais comme la « limite » est propre à chaque individu, la sexualité se ré-invente avec chaque(s) partenaire(s). Ce pourrait être l’endroit de la plus grande liberté et de la plus grande créativité, une plage où chaque marée effacerai les traces du jour pour laisser la place à de nouveaux dessins, de nouveau croisements/éloignements. Un peu le contraire de ce qui se passe la plupart du temps : une relation conditionnant la prochaine avec son lot de contentement ou/et de frustration ; de plaisir et/ou de souffrance, construisant attente ou peur, exigence ou indifférence, érodant petit à petit le goût et l’excitation de ce qui pourrait être une perpétuelle nouveauté.

Paradoxe de nos mécanismes inconscients : nous avons besoin de mémoriser ce qui a provoqué de la souffrance dans nos expériences passées afin de réduire la part de risque autant que faire ce peut dans les expériences à venir. Mais ceci implique de ré-utiliser au présent les solutions trouvées dans le passé encore et encore…

Une solution : mettre de la conscience, de l’attention, de la présence, le plus possible, sur nos comportements afin de nous offrir du choix. Ne pas s’arrêter à nos « réactions » mais prendre le temps de les exposer à la lumière de l’ici et maintenant. Et peut-être même que la sexualité est l’endroit le plus propice à cela !

 

F - Fantasme : Poésie de l’imaginaire, Extasy de la libido

 

G - Genre : C’est compliqué (voir X et Y)

 

H - Hypocrisie

 

I - Inceste

 

J - Jouir

Ce film dans lequel on observe les expressions du visage au moment de l’orgasme, cet instant où toutes les émotions défilent : un absolu ? Une quintessence ? Un condensé ?

Quel autre moment de notre existence stimule autant de perceptions que celui de l’orgasme ? Quel autre moment génère à la fois autant de présence et d’absence ? Présence à soi et à l’autre, et au-delà du contrôle absence peut-être d’égo (quand je jouis, je suis… simplement, sans questions, juste là !). Il y a quelque chose d’un au-delà à ce moment précis, un au-delà de moi, un au-delà de l’autre... et tout en même temps une présence si complète et si complexe... Quelle chance nous avons de pouvoir vivre cela !!

 

K - Krishnamurti -Madras déc. 1982 - Mind without measure :

« Vous arrive t-il jamais de regarder la lune naissante - la forme de cette lune nouvelle, si fraîche, si délicate, si jeune - l’avez-vous déjà regardée ? Pouvez-vous la regarder sans recourir au mot « lune » ? 

C’est une proposition. A placer à la fin de mon chapitre sur le Conditionnement.

 

L - Lament (lamentation)

 

M - Masturbation : Jamais mieux servit que par soi-même ? Connaissance de soi ? Économie de l’Autre ?

 

Mutilation : juste pour faire un peu de bruit sur ce qui finalement n’a pas fait le buzz lorsque le sujet des mutilations sexuelles a été abordé. Lorsqu’en 2016 200 millions de femmes/filles ont été excisées de par le monde, 660 millions d’hommes/garçons ont été circoncis (voir C comme Conditionnement : la circoncision serait-elle considérée comme « naturelle » à force d’être pratiquée ? Les hommes se sentiraient-ils obligé de porter avec fierté cette cicatrice sur leur corps mutilé (parce qu’un homme c’est fort ? Parce qu’il est ‘devenu’ un homme quand on lui a découpé son membre ? Alors qu’il ne savait probablement pas, à l’âge où on lui a coupé, à quoi il servait !)

 

N - NON !

 

O - Orgasme ! (Voir Jouir !)

 

P - Pars ! (Voir R)

 

R - Reste ! (voir P)

 

U - U-turn (éjaculation précoce)

 

V - Ventre

 

Va ! Viens ! (Voir P, R et B)

 

X - XX, XY, XXY, XYY, X ou Y… (voir G comme Genre)

 

Y - XY ∃⊇≨∇∆∤⨌⨖≚≏⅋⊛⨦⨱⨾⩒⩯ etc… (là aussi, voir G comme Genre)

 

Et pour conclure :

 

Z - Zarathoustra : « ../.. Je vous le dis : il faut porter encore en soi un chaos, pour pouvoir mettre au monde une étoile qui danse... » (F. Nietzsche)